Je voterai NON au Référendum
Un électeur qui a choisi de voter NON au Référendum 2024 nous explique son choix et les raisons qui le pousse à voter ainsi.
11/12/20243 min read


Le référendum constitue un outil essentiel de la démocratie, permettant aux citoyens de se prononcer sur des enjeux cruciaux. À la suite du coup de libération survenu le 30 août 2023, notre pays se trouve en pleine transition, offrant au gouvernement une opportunité de réformer nos institutions. Le 16 novembre 2024, nous serons appelés à voter sur le projet de loi de constitution du CTRI, un texte qui façonnera l'avenir de notre nation. Après une analyse approfondie de ce projet, j'ai décidé de voter contre. Me considérant comme un modéré, ni en faveur ni opposé au CTRI, je n’ai à cœur que l’avenir de mon pays. Voici trois des différentes raisons qui me poussent à votre NON :
Premièrement, Le mandat présidentiel : Selon l'Article 42, « Le Président est élu pour sept ans au suffrage universel direct. Il est rééligible une seule fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats successifs. »
Bien qu'un mandat de sept ans puisse offrir une certaine stabilité politique, il a également des inconvénients quand le pays se trouve entre de mauvaises mains. Suite à l’AVC survenu en 2018 du président Ali BONGO (élu en 2016 pour 7 ans), le pays fut plongé dans une crise politique qui a duré cinq ans. Pendant cette période, le chômage a grimpé, les aérés se sont accumulées et la situation sanitaire s'est détériorée. En un an seulement, le CTRI a amélioré significativement la situation de notre pays. Je suis donc convaincu qu'un mandat de cinq ans est plus que suffisant pour appliquer un programme.
De plus, l'ambiguïté de l'article: la formulation actuelle permettrait à un président ayant déjà exercé 14 ans de se représenter après le mandat de son successeur. Il serait donc préférable de reformuler l'article pour stipuler : « Le Président est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il est rééligible une seule fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats, quelles que soient les révisions de la Constitution. »
Deuxièmement, la séparation des pouvoirs : Quand l'Article 123 précise que trois des neuf membres de la Cour Constitutionnelle sont désignés par le Président de la République, l’article 128 précise qu’il est également président du Conseil Supérieur de la Magistrature. Le chef de l'État exerce alors une influence directe sur cinq des neuf membres de la Cour.
L'assemblée nationale, étant historiquement dominée par le parti au pouvoir, le président pourrait potentiellement contrôler l'assemblée nationale, le Conseil Supérieur de la Magistrature et la Cour constitutionnelle, concentrant ainsi le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire entre ses mains surtout quand ce dernier a le contrôle de l’armée.
Enfin, l'absence de levier politique pour la révision de la constitution : Selon les Articles 167 et 169, une fois le projet de loi adopté par référendum, seule l'assemblée nationale et le président peuvent initier une révision. De plus, certaines questions, comme la séparation des pouvoirs et le nombre de mandats présidentiels, ne pourront être remises en question. Cela limite considérablement la capacité de notre pays à évoluer et à s'adapter aux besoins de ses citoyens, tout en affirmant le monopole des pouvoirs entre les mains du Président.
En conclusion, ce projet de loi correspond surtout à une micro-amélioration de la constitution de 1991 quand j’espérais une rupture. L’avenir de notre pays étant en jeu, on peut et on doit faire mieux que quelques retouches d’une constitution qui est une des causes fondamentales de la situation de notre pays à l’aube des élections de 2023 et du coup de la libération.
Clark ETOUGHE